Caca (ka-ka) n.m : Excrément, dans le langage des nourrices et des enfants. Il signifie figurément chose malpropre à ne pas toucher. Nerveux (nèr-veû) adj : Qui a rapport aux nerfs. Centre nerveux. Tissu nerveux. Affection, maladie nerveuse. NERVEUX se dit aussi d'une personne qui a les nerfs sensibles. Substantivement, Un nerveux, une nerveuse. Il s'emploie aussi pour désigner un État de nervosité passagère. L'inquiétude le rendait extrêmement nerveux.

Wednesday, August 17, 2005

Mensonge


Un tissu de mensonge. Ce que la police anglaise a déclaré pour se disculper du meurtre deJean-Charles de Menezes dans le metro de Londres, le 22 Juillet dernier est un tissu de mensonge. J'en ai presque la nausée.

J.C. Menezes n'a pas couru, il n'a jamais sauté par dessus les barrières du metro, il a utilisé son abonnement de metro comme il le faisait tous les jours, il ne portait pas le manteau d'hiver qui aurait éveillé les soupçons des policiers mais une veste en jean, il est tranquillement monté dans la rame de metro, et c'est là qu'il a été interpelé. Quand les flics l'ont appelé, il s'est avancé lui-même vers eux, probablement pas plus inquiet que ça puisque se sachant innocent. Et là, sans aucune autre forme de controle, les flics le ceinturent et tirent au total dix balles dont sept le touchent, toutes dans la tête. La police anglaise avait donné une version différente de tous ce faits. Un tissu de mensonge.

Une bavure, on appelle ça.

Mais finalement, qu'est-ce que ça signifie? N'y a-t-il pas quelque chose de curieux dans cette absence de réaction outre-Manche? Les anglais ont-ils réellement envie d'une police capable d'une telle erreur, et qui en plus de tout mentent de la sorte? Non, personne n'a envie de ça.
Mais les attentats de Londres permettent la justification d'à peu près tout. Le climat de peur fait accepter cette bavure par tout le monde. Ce qu'il faut c'est des suspects, et on a même le droit de les abattre sur place. Parce si l'on regarde plus loin... Imaginons que le suspect abattu ce jour-là n'est pas été J.C. Menezes, mais bien un individu suspecté de lien avec une organisation terroriste. Supposons que ce fut lui qui ait reçu les sept balles dans le crâne. Que fallait-il faire alors? Applaudir, ou bien s'indigner qu'on ait le droit d'abattre un homme suspecté d'un crime sans aucune forme de jugement. Au delà de la bavure, au delà de l'erreur, n'est-il pas effrayant de penser que peut s'appliquer de la sorte la justice expéditive, chez nous, en Europe, nous qui prétendons enseigner au monde entier les droits de l'homme, la liberté?
Tout cela n'a aucune importance, car dans ce climat de trouille, les états ont tous les droits. Le public veut du sang, le public veut du suspect à l'air louche, il veut des interpellations dans les jours qui suivent. Le public à peur et il s'en fout pas mal des droits de l'homme quand il a peur. Ces attentats en Europe ou aux Etats-Unis permettent de justifier une politique intérieure de plus en plus sécuritaire, et une politique extérieure de plus en plus guerrière. Et personne bien entendu n'osera s'élever contre ça.

En entretenant ce climat de peur, en banalisant le mensonge d'état, il est possible de façonner la démocratie aux formes que réclament les vrais puissants. On peut tout se permettre, tous les excès, toutes les entraves.
Tout le monde est prié de bien vouloir croire que la cause est juste, et l'ennemi bien connu. Osez vous poser des questions sur le sujet, osez commenter, douter, penser, et vous prenez le risque de parraitre suspect.

J.C. de Menezes n'a même pas pris le risque de manifester la moindre opinion, ce jour là dans le metro. Il n'était là ni pour questionner, ni pour commenter, ni pour douter, ni pour penser. Est-ce alors le simple fait d'être vivant qui l'a rendu suspect?