Petit avec des grandes oreilles

Il y a peut-être moyen de trouver encore la force d'en rire un peu.

Mais vraiment c'est pas cette France là que je veux, pas la France qui frémit de voir un second tour Sarko-LePen, pas une France de fachos, qui applaudit quand on expulse des enfants et qu'on embarque ceux qui osent s'interposer, qui applaudit puis qu'en redemande, pas une France qui taille des pipes à Bush, qui regrette finalement de pas être allé mettre un peu d'huile dans la machine à massacrer, pas une France qui tape dans le dos et dit "amigo" aux héritiers du bon vieux Franco, pas une France d'imbéciles qui croit savoir que la mauvaise graine est genétique, pas une France qui répond communitarisme quand elle entend métissage, pas une France qui gobe sans broncher les chiffres truqués, les mensonges, le spectacle...
Il y a cinq j'ai pleuré à 20 heures en écoutant France Inter, de honte et de rage en apprenant que la bête sabrait le champagne. Cette fois c'est différent, cette fois il n'y a pas de surprise, quel que soit le duel au second tour, quel que soit celui qui sortira vainqueur, la France a définitivement chaviré, plus rien ne la choque, elle a rendu l'âme. Elle est au bord d'adopter pour constitution le discours de bon gros facho de pilier de comptoire, elle croit que les flics sont la solution à tout, elle dit des choses impardonables mais banales et demain elle fera de façon banale des choses impardonables.

Et si c'est vraiment ça que la France veut, franchement, ça me fait pas rire du tout...