Toute la mondialisation dans une pomme

Ça faisait longtemps mais cette fois voilà : je vais refaire un caca nerveux.
La terre qui m'a vu naître se distingue par deux choses essentielles: 1. le fait que dans la mesure du possible elle ne préfère pas se distinguer (ou qu'elle préfère ne pas se distinguer -c'est Bartlebien), et 2. la quantité de pommes qu'elle produit. Si un extraterrestre envoyé en mission devait faire une rapport à ses supérieurs à son retour de la terre, ça donnerait probablement quelquechose comme ça:
- Bon alors New York c'est fait... Et la Normandie alors, parlez nous de la Normandie, questionnèrent les supérieurs.
- Pas grand-chose à raconter. Ah, si! Jamais vu autant de pommes! répondit l'explorateur.

Le fruit défendu est tellement abondant du Cotentin à l'embouchure de la Seine qu'on croirait un Parc d'atraction sur le thême des jardins d'Eden. On croule tant sous le poids des individus de l'espèce Malus pumila (d'ailleurs on se demande bien ce qu'elle a de malus, mais passons) que tout est bon pour s'en gaver, de forme liquide, avec ou sans bulle, à des degrés d'alcool qui ferait pâlir un polonais si toutefois un polonais pouvait vraiment devenir plus pâle (plus blanc que blanc... ça rappelle Coluche); de forme solide, accompagné comme il se doit de force crème fraiche. La généalogie est formelle: Isaac Newton, Guillaume Tel, Eve, Jacques Chirac et bien d'autres personnages historiques qui doivent leur célèbrité à la pomme avaient tous à plus ou moins de degrés quelque ascendance normande (d'ailleurs Johnny l'a bien chanté: "On a tous quelquechose en nous de Normandie").

Bref, s'il y a bien une chose dont on ne manque pas par tcheu nous, c'est bien la pomme.

Maintenant passons furtivement à un autre sujet et penchons-nous sur la Nouvelle-Zélande. Si vous ne voyez pas le rapport c'est normal, c'est justement de cela qu'il s'agît. Notre explorateur, à son retour sur sa planète aurait noté sur son petit carnet:

Nouvelle-Zélande: R.A.S.
NB: Par contre, c'est vachement loin de la Normandie.

Alors je me demande: "Non mais nom d'un chien de purée de bois de lit! Quelqu'un veut-il bien m'expliquer qui est le fi'd'toto qui m'a décrété qu'il fallait importer vers la Normandie, je vous le donne en mille: des pommes!"
Combien de milliers de kilomètres, combien d'heures de camion, de bateau, d'avion, de camion encore a du faire cette malheureuse pomme pour finir au creux de ma main, quand tout à coup pris de stupeur, je n'approche de mes yeux la petite étiquette collée sur sa peau rebondie et n'y lise "New Zealand". La machoire m'en est tombé je n'avais plus qu'a fourrer dans ma bouche le fruit voyageur.

Je n'ai rien contre la nouvelle Zélande, j'y ai au contraire de bonnes amies, mais qu'on vienne me dire qu'on exporte là-bas- je sais pas moi -du gazon Normand, et je vous préviens: Je ne réponds plus de rien...