Caca (ka-ka) n.m : Excrément, dans le langage des nourrices et des enfants. Il signifie figurément chose malpropre à ne pas toucher. Nerveux (nèr-veû) adj : Qui a rapport aux nerfs. Centre nerveux. Tissu nerveux. Affection, maladie nerveuse. NERVEUX se dit aussi d'une personne qui a les nerfs sensibles. Substantivement, Un nerveux, une nerveuse. Il s'emploie aussi pour désigner un État de nervosité passagère. L'inquiétude le rendait extrêmement nerveux.

Wednesday, September 13, 2006

Ça se passe(ra) comme ça...

Voilà un petit article que m'a transmis mon pote le ranchero, et que je ne peux résister à vous traduire le mieux que je peux, mais on est pas des boeufs.

Le président de McDonald’s Europe, Denis Hennequin, a présenté hier à Bruxelles, son nouveau McPasseport, qui facilitera la mobilité à tous les travailleurs de la chaîne de restauration rapide entre les différents états membres de l’Union Européenne et qui fut accueilli avec satisfaction par le commissaire à l’emploi, aux affaires sociales et à l’égalité des chances [de la communauté européenne NDLR], Vladimir Spidla, comme une initiative « très positive » dans le cadre de l’année européenne de la mobilité professionnelle. Le nouveau McPasseport contiendra les données professionnelles sur les capacités et la formation obtenue par les employés de McDonald’s en Europe et cette information permettra à l’employé d’obtenir du travail dans d’autres restaurants de la chaîne avec une plus grande facilité à l’intérieur des états membre de l’UE. Avec cette initiative, McDonald’s pense pouvoir “garantir aux travailleurs une opportunité pour obtenir de l’expérience à l’étranger et pour connaître de nouvelles cultures, de nouvelles façons de travailler, de nouvelles langues, ce qui sera d’une grande utilité pour l’avenir de tout travailleur, que ce soit chez McDonald’s ou dans d’autres entreprises ». Le commissaire Spidla souligne que cette initiative de McDonald’s est « un excellent exemple » d’intéraction entre la création d’une politique et sa mise en marche. « Si les entreprises n’appliquent pas nos propositions, elle sont irréalisables », déclare-t-il.

Dans l'article, le commissaire Spidla dit les choses clairement: « Si les entreprises n’appliquent pas nos propositions, elle sont irréalisables ». Bah oui, à quoi ça sert que Spidla il se décarcasse? Pas de doute: les propositions viennent de Bruxelles. La société libérale actuelle ne peut plus s'embarrasser de ces notions d'état, avec des politiques sociales différentes, des lois du travail variables, des coûts de production inégaux. C'est lourd, ça nous ralentit tout, en plus il faut se farcir les syndicats, les Prud'homme, enfin toutes ces machines à faire chier le patron. Alors l'Union Européenne trouve des solutions: La Mo-bi-li-té. Bien entendu, pour que ça passe, il ne faut pas trop s'attarder sur les aspects négatifs de la mobilité (autre terme à mettre au panthéon de euphémismes libéraux, à côté de flexibilité, adaptabilité, employabilité...). On préfère donc parler de "garantir aux travailleurs une opportunité pour obtenir de l’expérience à l’étranger et pour connaître de nouvelles cultures, de nouvelles façons de travailler, de nouvelles langues, ce qui sera d’une grande utilité pour l’avenir de tout travailleur, que ce soit chez McDonald’s ou dans d’autres entreprises". Comme c'est émouvant. Ça me ferait presque regretter de n'avoir pas eu la chance de bosser chez eux pour me payer mes études. MacDonald's, qui contribue à construire une société où tout le monde bouffe pareil, pense pareil, une société où s'effacent peu à peu les particularités qui, en fin de compte, font que nous sommes humains. C'est ce MacDonald's là qui se prend tout à coup pour une plateforme d'échange culturel et linguistique? Que je sache, "BigMac" se dit "BigMac" en anglais comme en Swahili, à New York comme sur la place rouge de Moscou.
Ça peut paraître très anecdotique ce passeport MacDo. Mais moi ça me fait froid dans le dos. Le MacPasseport, c'est tout simplement l'avenir. Un avenir proche, si proche qu'il frise le présent. L'immigration choisie est prônée par Sarkozy et personne à gauche ne critique ce projet de façon virulente. C'est à dire qu'on peut raisonnablement s'attendre à voir se mettre en place ce système dans très peu de temps. L'immigration choisie, c'est la façon dont dispose la France pour faire passer la pilule que l'Union Européenne veut imposer tout doucement: Bientôt ce seront les entreprises qui décideront des flux migratoires, selon leurs exigences et leurs besoins. Dans une société ou les états disposent d'un domaine d'action et d'une marge de manoeuvre qui se réduit chaque jour un peu plus, rien d'étonnant à cela. Un jour ce sont les états même qui disparaîtront...
Alors je ne serai pas étonné le jour où je verrai s'imprimer les premiers passeports officiels distribués par les entreprises, où figureront les données relatives à l'"employabilité" de ceux qu'on appelait, dans un temps reculé, des citoyens, et qui alors ne seront plus que les employés de telle ou telle entreprise. Et ça pourrait bien arriver beaucoup plus tôt qu’on ne le pense…

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