Caca (ka-ka) n.m : Excrément, dans le langage des nourrices et des enfants. Il signifie figurément chose malpropre à ne pas toucher. Nerveux (nèr-veû) adj : Qui a rapport aux nerfs. Centre nerveux. Tissu nerveux. Affection, maladie nerveuse. NERVEUX se dit aussi d'une personne qui a les nerfs sensibles. Substantivement, Un nerveux, une nerveuse. Il s'emploie aussi pour désigner un État de nervosité passagère. L'inquiétude le rendait extrêmement nerveux.

Thursday, July 20, 2006

Fin de soirée

Parfois la vie ressemble à une fête à laquelle on n’aurait pas été invité.

On serait passé par là, par hasard, attiré par le bruit ou par la lumière, ou on aurait connu le cousin par alliance de la copine d’un copain qui aurait su pour une indiscrétion que quelque chose se passerait dans cet appartement ci, ce soir là. Qu’on soit juste passant, ou bien voisin du dessus, qu’on ait frappé à la porte ou sonné à l’interphone, on nous aurait laissé rentrer. Pour notre bonne tronche ou parce qu’on avait dans chaque main un sac plastique rempli de bières, de sacs de chips, ou de serpentins, on nous aurait fait passer dans le vestibule, puis directement à la cuisine pour mettre les boissons au frais. Puis on aurait proposé de l’aide ou on se serait servi un verre, allumé une cigarette. On bien on se serait approché de la chaîne hi-fi pour faire semblant d’être un DJ- comme toujours, ceux qui critiquent la musique sont ceux qui n’osent pas mettre un disque. On aurait petit à petit fait connaissance, en commentant le foot ou la politique intérieure ou la politique extérieure ou les deux à la fois ou la couleur du papier peint, ça n’a aucune importance, vraiment.

Après un petit moment, l’alcool et la bonne ambiance aidant, on aurait commencé à se sentir à l’aise, on aurait définitivement oublié l’envie de se tailler en vitesse qui nous assaillait aux premiers instants.

Après, tout devient naturel, on se sent bien, on ne pense plus à se tirer, on n’en a aucune envie, on est là, sans soucis, on est bien. Si bien qu’on aimerait en savoir plus sur la jolie petite brune qui nous sourit de loin. Alors on ose ou pas s’approcher, selon qu’on soit timide ou alors plus à l’aise avec ces choses là. Ça dépend. Mais on ne sait jamais au fond combien on perd ou si au contraire on gagne.


Il y aura des danseurs de salsa de salon, semblables à des automates et insultant la grâce, il y aura des concours de Tequila-Paf. Il y aura des cons, à notre avis, et quelqu'un pour partager cet avis. On sera probablement nous aussi le con de quelqu'un. Il y en aura aussi sûrement qui passeront plus de temps que la normale enfermés dans la salle de bain. Les raisons pour ça sont multiples… Et puis on se trouvera soudain des points communs avec l’espèce de clown hypéractif qui fait marrer tout le monde, on ne saura pas trop si le trouver lourd ou s’en faire un ami. Mais on se servira un autre ver pour trinquer avec lui, et on partagera un grand rire de mômes, le nez planté au plafond.

Ce qui se passe dehors nous est tout à fait égal. Le temps passe. Les liens se tissent. On ne regrette définitivement pas d’être venu.

Puis viennent les premiers départs. Ceux qui se lèvent tôt, ceux qui vivent loin, ceux qui ne tiennent pas longtemps. Peut être certains auront même promis à la baby-sitter de ne pas rentrer trop tard. Avec un peu de chance, on ne regrettera aucun de ces départs anticipés. Au pire on se promettra, en y mettant un air de profonde sincérité, de se revoir rapidement. Ça n’a pas grande importance, mais on s’approche de la fin, c’est à peine sensible, même si ce n’est encore qu’un bruit très sourd et très lointain.

On retourne danser, ou causer dans la cuisine. Ça pourrait durer des heures. D’ailleurs ça fait des heures que ça dure.

Et puis soudain s’en vont ceux qui devaient rester, ceux qui n’auraient jamais du partir. La petit brune qui nous souriait de loin s'en va, en maudissant notre timidité, ou bien au bras du grand chauve qui dansait torse nu. Les bouteilles à moitié pleines nous paraissent soudain à moitié vides. Puis complètement vides. On pense tout à coup à la gueule de bois qui nous attend au matin. La musique des années 80 fait de moins en moins marrer tout le monde, et nous elle commence franchement à nous fatiguer. On se dit que si on y va maintenant, on à peut être encore une chance de profiter un peu de la journée de demain. Et pendant qu’on hésite, pendant qu’on pèse le pour et le contre (si on reste on ne coupera pas au coup de serpillière et au vidage de cendriers harchi-pleins, oui mais si on reste on pourra passer sur le chemin du retour par la boulangerie qui ouvre tôt, et se payer un croissant tout chaud), pendant qu’on essaie tant bien que mal de raisonner un peu, tout le monde se tire, petit à petit, inexorablement. La fête est finie. Tôt au tard il faut partir.

Depuis tout petit on nous a répété la pire des leçons qui soit : « Les meilleures choses ont une fin »… Alors pourquoi souffre-t-on encore, chaque fois qu’on se rend compte que c’est la vérité ?

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