Well bec dans le texte

Voilà ce que dit Houellebecq dans un de ses bons moments : "Pendant la première partie de sa vie, on ne se rend compte de son bonheur qu'après l'avoir perdu. Puis vient un âge où l'on sait déjà, au moment où l'on commence à vivre un bonheur, que l'on va, au bout du compte, le perdre". Je trouve ça si juste, de plus en plus juste...

Et un peu plus loin: "[...] l'amour rend faible, et le plus faible des deux est opprimé, torturé et finalement tué par l'autre, qui de son côté opprime, torture et tue sans penser à mal, sans même en éprouver de plaisir, avec une complète indifférence ; voilà ce que les hommes, ordinairement, appellent l'amour". C'est un peu vrai, à ceci près que ce n'est pas ce que les hommes appelent l'amour, ce serait plutôt ce que Houellebecq appelle l'amour. Ce qu'il décrit, ce n'est rien d'autre que la plupart des relations de couple. Mais l'amour c'est justement le contraire, c'est une relation dans laquelle chacun trouve les ressources pour ne jamas être ni plus faible ni plus fort, ni torturé ni bourreau.

Il est vrai que l'on vit plus souvent la première que la seconde situation. La plupart d'entre nous d'ailleurs ne vit jamais la deuxième. On vit la première, la relation de bourreau à condamné, et croyant que c'est ça l'amour, on dit que l'amour ne vaut rien. Probablement un peu comme Houellebecq...