Caca (ka-ka) n.m : Excrément, dans le langage des nourrices et des enfants. Il signifie figurément chose malpropre à ne pas toucher. Nerveux (nèr-veû) adj : Qui a rapport aux nerfs. Centre nerveux. Tissu nerveux. Affection, maladie nerveuse. NERVEUX se dit aussi d'une personne qui a les nerfs sensibles. Substantivement, Un nerveux, une nerveuse. Il s'emploie aussi pour désigner un État de nervosité passagère. L'inquiétude le rendait extrêmement nerveux.

Monday, September 26, 2005

La chronique du mange disque : Profétie d'un naufrage (Rum, Sodomy and the Lash - The Pogues - 1985)

Ironiquement, je pense que j'ai connu la pochette de "Rum, Sodomy and the Lash" (une reproduction du Radeau de la Meduse) avant de connaître la toile de Géricault. C'était il y a tout juste vingt ans, quand est sorti le chef d'oeuvre des Pogues et que mon père a posé le diamant sur le sillon. J'avais alors à peine plus de dix ans et je prenais en pleine figure cette embarcation de fortune avec ses douze morceaux de punk-mais-avec-de-l'accordéon-et-de-la-flute.

Ce disque fête ses vingt ans (sortie en août 1985). Au même moment, les Smiths étaient en studio pour enregistrer leur chef d'oeuvre (The queen is dead), et The Cure sortaient un single qui allait changer ma vie (Inbetween days). Avec un recul plus que suffisant, on voit aujourd'hui un album caractéristique d'un groupe au sommet de son art, qui domine totalement un style qu'il a lui-même créé. La production d'Elvis Costello, plus connu à l'époque pour son travail de songwriter que de producteur, est impeccable, dépouillée, sans frioriture.

On ouvre sur "The sickbed of Cuchullain", qui résume bien où sont les Pogues : juste à mi-chemin entre la tradition de la musique irlandaise et la musique anglo-saxonne des années 80. Les premiers mots prononcés par Shane MacGowan résument aussi tout à fait le personnage, et le poète du XXe siècle ("McCormack and Richard Tauber are singing by the bed / There's a punch below your feet and an angel at your head / There's devils on each side of you with bottles in their hands / You need one more drop of poison and you'll dream of foreign lands"). Les petits bijoux se succèdent ensuite ("A pair of brown eyes" - "Sally McLeenan") jusqu'au (trop?) fameux Dirty old town, chanson qui donne l'illusion à chacun (et parfois même à des anglais) de connaître tout à coup la musique irlandaise, puis se termine par le superbe "And the Band Played Waltzing Mathilda", lui aussi les pieds plantés dans la tradition irlandaise, mais la tête là haut, dans la pop-music des années 80. La réédition en CD nous offre quatre Bonus Tracks, dont deux grandes chansons, Body of an american et surtout une version d'un chanson qui pour moi reste une des meilleures : Rainy night in Soho.
En réécoutant ses morceaux, une chose frappe tout à coup : dans presque chacune d'elle, il est question de la mort, dans la poésie si particulière, si populaire, de Shane MacGowan. Etait-ce alors à sa sortie déjà, la profétie d'un naufrage qui poussa les membres du groupe à maquiller le radeau de la méduse pour y mettre leurs portraits? MacGowan avait-il déjà en lui l'idée, l'image de sa chûte? Aujourd'hui, quand les pogues jouent encore, c'est toujours sans lui, et le radeau semble bien s'être finalement échoué pour toujours. Quand je vivais encore outre-manche, on racontait (et je pense que c'est la vérité) que Sinead O'Connor l'avait reccueilli et lui donnait les soins dont il a désormais besoin. Au dernière nouvelles, les dates qu'il avait prévu avec son nouveau groupe, The Popes, ont toutes été annulées...
So be happy and free when you're drinking with me, I am a man you don't meet everyday...



The Pogues - Rum, Sodomy and the Lash - WEA international 1985.

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Wednesday, September 21, 2005

Le retour de la chronique du mange-disque

Ça faisait une petite paye mais c'était le temps nécessaire pour cogiter. Car voilà, j'ai décidé de changer la formule.

D'abord c'est moi qui commande alors je fais ce que je veux.

Desormais ce sera un seul disque à chaque chronique... J'entends déjà les "Ohhh!" de décéption. Mais attendez! pour chaque disque il y aura une sorte de petite critique, un petit commentaire. "Ahh!" qu'ils font, de joie.

Et enfin j'ai décidé que ça s'appelera "La chronique du mange-disque nouvelle formule". So be it!

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Casse-pipe et Prime-Time

Juste un petit extrait de Casse-pipe de Céline qui m'a sauté dessus ce matin:

- Saoul moi? saoul de quoi? Saoul que je serais ça oui, pardon! Si je la renfouinais ma colère! Alors que tu pourrais causer que ce serait du saoul! Le tonnerre du tonnerre de Dieu si je la renfouinais ma colère! Que ce serait tout des flammes, du feu!... Tout volcan dans la maudite turne si je la renfouinais ma colère! Que vous y regarderiez plus de vos yeux, damnés croquants chassieux! vendus!

Il nous faudrait un bon Céline. Quelqu'un qui nous parle de nous aujourd'hui, de notre vie, de notre monde, comme Céline parlait alors de son monde. Et puis voilà, on nous resort Houellebecque, évidemment. Et le pire c'est qu'il faudrait s'en contenter. Le Michel Houellebecque passe au vingt heures sur TF1. Moi je me prends à rêver de voir Céline au vingt heures, à la grand-messe, face à PPDA. Ça oui que ça aurait de la gueule!
Mais le pire de tout, c'est que je vais probablement l'acheter et le lire, ce nouveau bouquin, et que je suis loin d'être le seul.

Demain j'essaye une nouvelle façon de porter ma cigarette, pour me faire un genre. Un genre écrivain d'un nouveau genre.

Monday, September 19, 2005

Les mites

Je ne me souviens où j'ai lu ça : "Avec combien d'illusions suis-je donc né pour pouvoir en perdre une chaque jour?". Chaque jour des illusions qui se perdent...

Et bien d'autres choses se perdent pourtant : des claques, des balles, du temps, des occasions de se taire et des occasions de parler, des chances d'aventures, de retour, de départ, des chances de donner un sens...

Chaque jour un peu moins d'innocence, chaque jour...

plus cynique et plus résigné,
plus Céline que Prévert,
de plus en plus moins et de moins en moins plus,
fatigué, moulu, fourbu,
plus la tête basse que la tête dans le guidon,
le poing plus dans la poche que dressé en l'air,

... même si on resiste, ça grignotte, ça rogne, ça fait comme les mites, des tous petits trous à la fibre contestaire. Ça prend tout son temps, tant ça se sait gagnant à tous les coups.

C'est pas exactement la joie, ça tient plus de l'automne que du printemps. Jamais j'aurais pensé.

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Monday, September 12, 2005

Ultime O.P.A.

Sur le chemin du retour, au petit matin, ce week-end, m'est tout à coup venue une crise de panique. Dans ce monde tellement moderne, où on imagine plus une seule chose qui ne soit pas encore réquisitionnée, puis patentée puis exploitée, puis soumise aux lois du marketing pour assurer le rendement et le profit maximum, puis côté en bourse, dans ce monde là, il nous reste peut-être un dernier espoir, une dernière chose qui soit encore gratuite, qu'on donne et qu'on reçoit sans compter, une dernière chose sur laquelle ils n'ont pas encore mis la main...

Et là, premier accès de panique : Serais-je, moi dont la devise à toujours été "Never trust a hippie", devenu soudainement un adepte beât (beât, comme dans beât-nick), du flower-power? Voilà ce qui m'a tout à coup glacé le sang.

Car cette chose en question, dernier bastion contre le liberalisme sauvage, il me semble bien que c'est l'amour...

Et puis, même pas le temps de se rassurer qu'arrive la seconde vague de trouille, bien pire, la bonne grosse sueur froide : Et si, ça aussi, ils nous le dérobaient? S'ils s'apercevaient finalement de la supercherie, de l'inacceptable, du contre-courant?

Alors cette fois ce serait sans aucun doute tout à fait perdu...

Friday, September 02, 2005

La chronique du mange-disque

La musique a surtout été live ; de bien belles sessions dans les pub et entre nous, autour d'un feu de tourbe...

Mais il y a quelques nouveautés à signaler, et surtout :

The icicle thieves : Modern Lullabies
Première nouveauté : Les Bicylethives s'appellent maintenant les Icicle thieves (question de copyright) et ils ont enfin une version définitive de la version provisoire du futur album. Et sincèrement, je suis content qu'on y soit finalement arrivé, après tout ce mal qu'on s'est donné.
The Yokels : Good Evening Bevois Valley
Autre groupe de Southampton, héritier des désormais légendaires session du jeudi soir au Legends Pub où ont sévit pendant environ six mois les membres (dont votre serviteur) du collectif "The Franco-Irish Hiberian Society", les Yokels nous livrent leur premier (et semble-t-il ultime) opus enregistré live mais en studio. Principalement du Blue Grass et de l'Irish Folk. Mais du bon.

Et puis aussi des vrais disques* :

Suftjan Stevens : Illinoise
J'ai bien envie d'en faire mon disque de l'année. Ça faisait longtemps que j'avais pas entendu quelque chose d'aussi original. Difficile à décrire, mais je me risque en disant que ce serait Gershwin chantant du Folk, ou quelque chose d'approchant. Ce disque parle donc de l'Illinois, et il semble que ce garçon, qui a enregistré quasiment tout dans son appart de Brooklyn, ait l'intention d'écrire un disque sur chaque état des USA. Du fond du coeur, j'espère qu'il vivra assez vieux...
Lambchop : Nixon
J'ai beau m'époumoner à dire que Lambchop est un grand groupe, mes amis n'acrochent toujours pas. Forcément, il leur faut des trucs qui sautent tout de suite au visage. Et Lambchop serait plutôt du genre à vous prendre par les sentiments...


(* NDLR: Les vrais disques sont ceux qu'on trouve dans les super-marchés de disques, où ils sont vendus sous une couche de célophane trés trés agaçante à retirer, et dont la copie illégale constitue un délit pouvant aller jusqu'à de la prison, parce qu'on ne rigole pas avec l'industrie du disque)

Rions un peu (tant qu'il est encore temps)

J'en ai une bien bonne. Je sais, elle est hyper connue, mais je ne m'en lasse pas. Elle nous vient du petit Donald Rumsfeld, de Washington, Etats Unis, et a été entendue pour la première fois lors de son discours aux ministres de l'OTAN, à Bruxelles, peu de temps avant l'invasion de l'Irak:
Il y a des choses que nous connaissons. Et puis il y en a d'autres que nous savons ne pas connaître. C'est à dire qu'il y a des choses dont nous savons que, pour l'instant, nous ne les connaissons pas. Mais il y a des choses inconnues que nous ne connaissons pas (sic). Il y a des choses dont nous ne savons pas que nous ne les connaissons pas (re-sic). En résumé, l'absence de preuve n'est pas la preuve d'une absence... Ne pas avoir la preuve que quelque chose existe ne veut pas dire qu'on a la preuve qu'elle n'existe pas.

Vraiment, je ne m'en lasse pas.

En résumé, tout est clair : Si on est capable d'entrenir la peur d'avoir peur de la peur qui fait peur, c'est gagné, on peut à peu près faire gober n'importe quoi aux citoyens et détourner leur attention des problèmes de politique intérieure (santé, éducation, emploi... que les gouvernants actuels sont bien incapables de rêgler), mais aussi extérieure (quelles sont les vrais raisons des conflits armés).

La trouille comme opium du peuple, il suffisait d'y penser...