Caca (ka-ka) n.m : Excrément, dans le langage des nourrices et des enfants. Il signifie figurément chose malpropre à ne pas toucher. Nerveux (nèr-veû) adj : Qui a rapport aux nerfs. Centre nerveux. Tissu nerveux. Affection, maladie nerveuse. NERVEUX se dit aussi d'une personne qui a les nerfs sensibles. Substantivement, Un nerveux, une nerveuse. Il s'emploie aussi pour désigner un État de nervosité passagère. L'inquiétude le rendait extrêmement nerveux.

Wednesday, August 29, 2007

Nervous caca number 100

C'est fou ce que ça file, déja 100 entrées dans le blog, plus de deux ans à faire mes cacas nerveux, plein d'aventures entre temps, une tripotée de pays visités, quelques jolies histoires plus une, encore plus jolie ; aussi des vrais grosses crises de nerf, la rage toujours devant l'imbécilité humaine ; et puis des petits et des gros chagrins.

Alors? Ai-je enfin su trouver comment faire cohabiter poupée russe et chandelle romaine ou sommes nous toujours aussi désespérement normaux ? Ai-je trouvé le remède au midsummer blues ? La solution contre les mites ? Ai-je retrouvé mon album panini ? Ai-je remis une cravate ? Ai-je au moins suivi un peu mes bonnes résolutions ? Ai-je bien digéré mes douze grains de raison ? Ai-je bien aimé la fête ? Ai-je revu la dame dans l'avion ? Y'a-t-il eu once upon one more time in Madcity ?

Tout ce qui est là est écrit mais ne répond à aucune question, ne rêgle aucun problème. Nous voilà pas plus avancé.

Pour renouer avec les vieilles traditions, voilà ce qui pourrait être la playlist pour accompagner ces 100 nervous cacas:

Bright Eyes: Wide awake, it's morning
Los Delinqüentes: El sentimiento garrapatero que traen las flores
Tom Waits: Orphans
Sufjan Stevens: Illinoise
The Libertines: The Libertines

Friday, August 24, 2007

Sign of the times (II)

We don't get any younger, comme dit l'un et that's the story of my life, comme dit l'autre.

Encore un signe: hier soir je suis allé voir un film au ciné pour la simple raison que j'aime bien les acteurs principaux du film. Moi qui jusqu'ici n'avait toujours juré que par les réalisateurs, qui m'en fichait pas mal des acteurs. Moi qui ait toujours détesté l'erreur quasi-grammaticale qui consiste à dire "Ohlala j'ai adooooré le dernier film de Julia Roberts!" si on est une fille, ou "Ohlôlô, le dernier film de Jim Carrey, trop mort e'd'rire!", alors qu'on doit dire (mais surtout pas voir) un film avec Julia Roberts ou avec Jim Carrey. L'exemple de Jim Carrey illustre d'ailleurs assez bien mon propos : ceux qui ont vu The Mask et Eternal sunshine of the spotless mind comprennent que derrière un des deux films il y a un réalisateur et que c'est ce qui fait la différence. Au passage et en bonus, une liste d'excuses valables pour avoir vu The Mask: 1/avoir accompagné son petit cousin de huit ans au ciné, 2/avoir subi une déprime liée à une séparation douloureuse, à la défaite de l'OM sur son terrain où au réchauffement climatique, 3/La conduite sous influence (alcool, drogues, sectes, télévision), 4/s'être laissé influencer par une bonne critique d'Isabelle Giordano ou par des messages subliminaux liés à son trop-plein de charme, 5/autres.
A une certaine époque, cependant, j'étais un peu actorophile avec Bruce Willis. La série de Die Hard m'avait beaucoup plu, et en plus il existait une espèce de contre-anti-pro-snobisme qui consitait à dire qu'on adorait Bruce Willis pour faire croire qu'on se moquait de ceux qui se moquaient de ceux qui se moquaient etc de Bruce Willis. En gros on se la jouait 25eme degré, comme à chaque fois qu'on ne pouvait pas justifier notre goût pour un artiste, que ce soit un acteur, un écrivain ou un groupe. Mais en réalité on adorait tous Bruce Willis parce que voir un bon film d'action ça peut aussi être une vertu du cinéma. Mais bien évidemment, on s'insurgeait contre l'idée que le ciné soit autre chose que purement et simplement de l'art. On préférait se faire chier à voir des films chiants entre potes, mais on se louait un Bruce Willis, un Jacky Chan ou un John Woo et on se le voyait tout seul avec un six-pac. Autre bon exemple, John Woo aurait esthétisé le genre film d'action. Mais finalement ce n'est peut-être rien d'autre que l'élu d'une auto-proclamée élite, qui leur (nous) permettait de voir de l'action, comme on se permet un petit écart au milieu d'un régîme basse calorie. Elu parmi une tripotée de réalisateurs identiques, mais rendu tout à coup respectable quand ses cousins germains étaient mis au pilori.
Autre signe des temps: ironiquement, je ne suis pas allé voir le dernier film avec Bruce Willis, le fameux Die Hard 4, parce que je préssens que ça doit pas valoir un cachou. Et puis je reste sur un traumatisme avec Armagedon, avec l'impression que Bruce m'a cocufié. Je lui ai fait confiance aveuglément et qu'il m'a trahi avec cette catastrophe de film. Depuis nos relations sont un peu brouillées. Je ne suis pas allé voir Die Hard, alors comment se fait-il que je sois allé voir ce film hier soir parce que j'aimais bien les acteurs principaux. Je l'ignore mais je le regrette. Il s'en est fallu de peu pour que je ne sorte de la salle avant la fin, chose qui m'est arrivé pour la dernière fois, d'après ce que je me souviens, lors de la projection de Assassins de Matthieu Kassovitz, là encore avec cette impression d'avoir été trompé.
Je déteste ne pas aimer un film que j'ai choisi d'aller voir. Et je crois que la raison est trés simple: je suis tellement persuadé d'avoir des goûts surs, d'avoir du flair pour sentir le bon petit film -ce qui me conduit d'ailleurs à être assez pédant pour ne pas, ou trés peu, lire la critique- bref, je suis tellement sûr de moi, que c'est mon orgueil qui en prend un coup quand je me trouve devant un authentique navet. Et tout cela ne serait rien sans la difficile épreuve d'avoir à raconter, à avouer cette erreur au potes après la séance, surtout s'ils n'ont pas vu le film, et surtout s'ils ne comprennent d'ailleurs pas pour quelle raison on pourrait aller le voir. Parfois il vous reste bien la stratégie du film incompris, qui consiste à défendre l'indéfendable, à arriver à se persuader soit-même que si tout le monde descend ce film c'est que 1/personne ne l'a abordé sous le bon angle, 2/c'est décidemment trop d'avant-garde ou 3/ les autres ne connaissent vraiment rien à rien (ça marche toujours et c'est assez définitif comme argument). Au mieux on nous acordera le bénéfice du doute, au pire, on peut s'en tirer en laissant l'impression d'être un mec bizarre, mais dans ces moments là, bizarre étant parfois synonyme d'intéressant, la situation peut même se retourner en votre faveur.
Comment savoir si on a effectivement marqué des points avec notre plaidoyer? par une observation socio-biologique: lors des prochains rendez-vous au cinéma, on s'efforcera de considérer le groupe comme une meute. Dans une horde de loups, par exemple, il y a une organisation, avec les membres alpha, beta, epsilon etc. Cette organisation rejaillit sur la consommation de la nourriture. Le plus souvent, les individus les plus haut placés se servent en premier, laissant les restes aux individus inférieurs dans l'échelle. Dans les conversations post-séance, il en sera de même pour la parole: si vous avez gagné le poste d'individu alpha, on écoutera d'abord votre avis et on le suivra sans hésiter, à moins qu'on ne prétende monter dans l'échelle sociale, au quel cas on s'opposera systématiquement à ce que dît alpha, même si on est persuadé qu'il a raison. Mais dans certains groupes d'animaux sociaux, l'alpha n'est pas toujours celui qu'on croit. En effet, le premier individu à accéder à la nourriture a parfois en réalité un rôle de goûteur, comme ceux que les rois engageaient pour s'assurer que la nourriture était commestible ou ne contenait pas de poison. Dans la conversation post-séance, on peut là encore voir des similitudes. Un premier individu parle, ce n'est pas l'alpha, il donne son avis, après tout il a le droit. En fonction de l'accueil que le groupe donne à son commentaire, il est facile de suivre sur la même idée et de l'utiliser comme un tremplin, ou bien au contraire de le contredire avidement pour mieux se faire briller. L'individu alpha est celui qui saura naviguer parmi ces méandres.

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Thursday, August 09, 2007

Synopsis

Ce serait l’histoire de ce garçon qui n’occuperait pas son temps le matin, dans le métro, à regarder les filles du coin de l’oeil comme le fait tout un chacun, et parfois quelques chacunes. Son regard, il ne le porterait pas furtivement, irrémédiablement sur un coin de peau découvert, la nudité d’un pied, la finesse d’un cou. Bien au delà de tant de futilité, de faible chair en somme, il n’aurait d’yeux, ce garçon, que pour ce que les filles tiennent entre leurs mains, délicatement posé sur leurs genoux si elles sont assises ou fermement maintenu contre leur poitrine si l’affluence les contraint à faire le voyage debout. Ce sont leurs livres, ces compagnons qu’elles ont choisi pour leurs voyages matinaux, qui attireraient l’attention du garçon. Chacun à sa façon, et dans leur multitude, ils mimeraient les grâces des belles femmes. García Marquez serait une longue jambe sous une robe légère ; Dostoïevski des hanches fines sous un tailleur stricte ; Céline ? deux yeux bleus éclatants ; Les poésies de Prévert : un charmant éclat de rire. De Proust il s’éloignerait comme on fuit un parfum trop sucré et trop fort. Vian serait regard malicieux et promesse de fantaisie. Jules Verne donnerait bien sûr des envies d’aventures. Cortazar serait des mains parfaites aux ongles soigneusement peints de toutes les couleurs. Bien d’autres couvertures encore, quelconques, ne feraient pas s’attarder le regard. Et au milieu de toutes ces beautés, il y aurait aussi –pudeur extrême– quelques couvertures recouvertes de papier craft, ou plus modestement des pages jaunies d’un vieux journal.

Monday, August 06, 2007

Midsummer blues

Comme tous les ans la même impression. Mais cette plus fois encore plus que jamais la sensation que quelque chose s'inverse; la pente sur laquelle on glisse, ou bien la rotation terrestre, je ne saurais pas trop dire. L'orage sur Madrid ce week end, et la plaza Mayor, habillée de pluie, qui se paye notre tête et joue ironiquement la nº6, celle qu'on dit pathétique, on dirait que tout ça est fait exprès, pour qu'on se souvienne encore une fois que jamais rien ne dure toujours.
Il faut bien que les cercles se ferment. Ils se referment sur nous.

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Thursday, August 02, 2007

Un rêve

Je vais rendre visite à ma petite amie, qui travaille à la fnac, rayon musiques electroniques. Je l'aperçois au milieu des disques, mais il est impossible de lui parler car il y a un monde fou, et qu'en plus, pour faire son boulot consciensieusement, elle porte un casque de DJ sur la tête, ce qui ne rend pas facile la communication. Je décide donc de faire la queue comme tout le monde, mais il se trouve que la queue se fait en position allongée, chacun sur son lit d'hôpital, tous bien en rang. Là dessus, arrive une énorme femme espagnole qui me vole ma place. Je me fache, mais j'arrive pas a m'exprimer en espagnol, les mots sont coincés dans ma gorge. Je mets tellement le souk dans le magasin que la sécurite arrive, un genre de mec qui ressemble a Poncherello dans la série Chips, avec les lunettes mirroir, le chewing-gum, l'air niais et une certaine tendance Vilage People . Cet usage soudain de la répression me mets hors de moi, si bien que ma copine finit par arriver et me conseille de faire quelques longueurs à la piscine histoire de me calmer. Elle me dit trés clairement et en articulant de façon exagérée, comme si j'étais un peu crétin: "La bonne distance, c'est 36 mètres, pas un de plus, pas un de moins". Je me dis: "Fastoche, le bassin est pas grand, exactement 12 mètres de long, ce qui me fait trois longueurs". Tranquile. Seul petit problème, il y a tellement de monde dans cette foutue piscine que je suis obligé de faire je sais pas combien de détours, si bien que je me retrouve complètement épuisé après les trois longueurs. Ma copine me récupère sur le bord de la piscine à moitié asphixié et c'est alors qu'on découvre qu'on peut sans problème dévisser nos têtes et les échanger. On se retrouve donc avec nos têtes, mais le corps de l'autre et on décide d'expérimenter ça plus soigneusement (Censuré). Je suis un peu déçu, en pensant que je ne pourrais pas avoir de souvenir physique de ce moment, puisque je devrais lui rendre son corps ensuite. Pour finir, elle me dit qu'elle se tire et qu'elle ne veux plus me voir, je fais tout ce que je peux pour qu'elle reste, mais elle ne veux rien savoir. Je me réveille en pleurs.

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