Caca (ka-ka) n.m : Excrément, dans le langage des nourrices et des enfants. Il signifie figurément chose malpropre à ne pas toucher. Nerveux (nèr-veû) adj : Qui a rapport aux nerfs. Centre nerveux. Tissu nerveux. Affection, maladie nerveuse. NERVEUX se dit aussi d'une personne qui a les nerfs sensibles. Substantivement, Un nerveux, une nerveuse. Il s'emploie aussi pour désigner un État de nervosité passagère. L'inquiétude le rendait extrêmement nerveux.

Thursday, December 13, 2007

Soirée Stéréoparty 2007, 18eme anniversaire du label madrilène Subterfuge. Sale Joy Esalava, Madrid, 11 Décembre 2007.

Subterfuge, c’est le label par lequel sont passés pendant les années 80 certains groupes cultes issus de la movida madrilène1, tels que Fangoria. C’est aussi le label indépendant qui a eu le flaire de produire le LP Devil Came to me de Dover en 1997, dont se sont vendues 700.000 copies avant que ce groupe ne s’envole signer pour une major. Subterfuge c’est encore aujourd’hui une mine de découvertes, une espèce de fourre-tout à l’image de la musique madrilène actuelle, qui ne se soucie pas, à l’inverse de ce qui se fait à Barcelone, de loucher vers le marché européen ou mondial. Madrid, et Subterfuge en particulier, continue à produire du grand n’importe quoi et le fait à merveille. Bref, Subterfuge continue d’être un baromètre de ce qui se passe à Madrid -et en Espagne en général- en matière de musique indépendante. Autant dire que quand Subterfuge organise sa soirée d’anniversaire et souffle 18 bougies, la ligue des champions ne fait pas beaucoup le poids.
Première grosse impression devant le show déjanté de Líneas Albies. On pourrait décrire ce couple comme une version electropunk/indus des Sugar Cubes. Un véritable esprit punk caractérise leur prestation, mais toujours sous le contrôle de l’autodérision. On est en plein dans l’esprit de Subterfuge et dans l’héritage de la movida. Cet esprit s’incarne également dans le très sombre show électro-rock de La China, toujours à la limite de l’érotisme tendance Eyes Wide Shut, mais fortement influencée musicalement m’a-t-il semblé, par la berlinoise Peaches, et dédicaçant son dernier morceau (« Voy a matar la novia de mi-ex novio »/Je vais tuer la copine de mon ex) à toutes les filles présentes dans la salle et dans les coulisses. Dans un panorama du rock espagnol (et j’oserais dire mondial) encore très masculin, une super bonne nouvelle est précisément que presque tous les groupes présents ce soir intègrent des filles. C’est aussi le cas de L-Kan, et de sa chanteuse B Kan, qui séduisent avec leur humour absurde et l’art avec lequel ils savent parfaitement être victimes de la mode tout en se moquant vivement des victimes de la mode. Mais côté musical, on touche les limites du genre et on confirme (si c’était nécessaire) qu’il ne suffit pas de deux ou trois paroles rigolotes et de beaucoup d’attitude et de style pour faire un grand groupe. On a continué avec la remarquable prestation de Humbert Humbert. Il faudrait faire l’expérience, mais je pense qu’on devrait pouvoir obtenir un son approchant en passant un LP des Bérus à la vitesse d’un 45 tours. C'est-à-dire qu’on a affaire à la même formation (une chanteur, un guitariste, une boîte à rythme) mais que le chanteur en question semble avoir emprunté sa voix à Robert Plant. Une incroyable énergie leur permet de tenir la scène malgré leur parti pris minimaliste. Curieux et saisissant, il serait peut-être bon de suivre ce groupe dans les mois qui viennent pour ne pas risquer de manquer quelque chose. Dernier groupe de cette chronique, Krakovia est le nouveau pari du label Subterfuge, leur petit poulain en quelque sorte. Ce groupe connaît par cœur la recette de la movida et s’en sert à merveille : subversion, androgynie, ambiguïté, kitsch, cuir… On est ici dans l’univers des Cramps ou du Rocky Horror Picture Show. Mais le petit (grand) plus de Krakovia, c’est de ne pas se limiter pas à la provocation. Ce tout jeune groupe -Subterfuge se vantait d’en donner l’exclusivité lors de cette soirée- tient la baraque avec une maturité étonnante et un énorme son tirant résolument vers une version actualisée du Psycho Billy des années 80. A l’écoute de ce concert, on se dit que Subterfuge, qui depuis 18 ans tient héroïquement et presque miraculeusement en équilibre précaire entre le désir de rester indépendant et les lois toujours plus dures du marché du disque, a encore de belles années devant lui. On se dit aussi que Madrid est toujours, est restera peut-être encore quelque temps, ce joyeux merdier, ce fouttoir organisé, admirablement incarné par les groupes présents sur scène ce soir.

1 La movida madrilène est un mouvement culturel et social apparaissant à la mort du dictateur Franco et s’inspirant entre autres du mouvement punk anglais. Pedro Almodovar reste aujourd’hui une des figures les plus médiatiques issues de ce mouvement.

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Tuesday, December 04, 2007

Ça c'est du scoop qui tue




Exclusivité nervous cacas:
ELVIS EST VIVANT, il est supporter de l'Atléti!!!
On dit merci qui? merci nervous cacas!



Monday, December 03, 2007

Wintercase 2007: Explosions in the sky/Spoon. Vendredi 23 Novembre, Joy Eslava, Madrid.


Explosions in the sky: Sans voix.


Dans n’importe quel festival, il y a toujours un moment où on pense que finalement, ça valait le coup de dépenser tout ce fric dans un billet, que ce n’était pas en vain, que le moment de se retirer du bizness n’est pas encore venu. Il a fallu que j’attende la dernière soirée du festival wintercase 2007 pour que ce moment arrive en fin. L’affiche annonçait deux groupes de Austin, Texas. Que que la terre natale de la familla Bush accueille suffisamment de groupes indépendants pour qu’un festival européen puisse y dédier une soirée, c’est déjà en soi un très bonne nouvelle, mais la nuit avait encore plus à nous offrir.


Que dire du nom des premiers à être montés sur la scène ? Explosions in the sky… Ça pourrait tout aussi bien être un groupe de disco ou le nom d’un cocktail sucré. Mais il prend toute son ampleur grâce à ce live aussi puissant. Croyez-moi : des explosions dans le ciel, ce n’est ni plus ni moins que la simple et fidèle description de ce que ces quatre mecs produisent en direct. C’est de l’impressionnisme pur et dur.
En montant sur scène, Munaf Rayani s’approche du micro pour demander pardon pour son espagnol qui n’est « pas parfait (sic) ». Pas de problème, vraiment, puisque de toutes façons il n’a pas prononcé un seul mot de toute l’heure qu’a duré ce brillant concert instrumental. Mais si pour le décrire les mots me manquent, eux n’en ont pas besoin : leur force réside dans ce qu’ils suggèrent, et jamais ils ne le vocalisent. Pur impressionnisme comme je disais… Les concerts de « Explosions » ne sont pas pensés comme une suite de morceaux, mais comme une chose globale. Et, bien que rien ne soit dit, le silence ne se fait jamais tout à fait, chaque pièce s’enchaîne avec la précédente, à tel point que le public profite de moments un peu moins intenses pour applaudir, mais se tait jusque dans le moments les moins bruyants. J’ai pu constater qu’il n’y avait pas de setlist collée sur la scène. Le groupe laisse la place à l’improvisation, la recherche en directe et donne à ses morceaux une dimension qu’on ne pouvait suspecter à l’écoute de leur versions de studio. Comment cataloguer alors Explosions in the sky ? Ça pourraît être quelque chose comme un groupe instrumental, de hardcore progressif avec une démarche impressionniste.
Au bout d’une heure, le silence se fait finalement après la dernière explosion bruitiste du combo texan. Une guitarre frappe le sol, renforçant encore l’impression d’un atterrissage d’urgence -pour ne pas dire d’un crash- après ce moment de communion entre le groupe et le public du Joy Eslava. Tous à la fois, musicien et spectateurs, nous ouvrons les yeux avec l’impression de nous relever d’une longue chûte. Impressionés, un peu apeurés, mais heureux d’être là, encore vivants.

Maintenant ça va être aussi difficile d’écrire à propos du concert de Spoon que ça l’a été pour eux de jouer après cette aussi grande performance. Même le chanteur a profité de l’espace entre deux morceaux pour rendre hommage à ceux d’explosions. Bien que Spoon ait joué avec beaucoup d’envie, surprenants avec un son qui contraste avec le côté pop de leurs disques, bien qu’ils séduisent pour avoir intégré les diverses tendances du Rock americain, depuis Pixies jusqu’à Cake, en passant par REM, sincèrement la première partie de la soirée m’avait laissé (et à une grande partie du public également) avec l’oreille peu curieuse de découvrir plus. Parfois il vaut mieux ne pas abuser des bonnes choses.

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