Lost in the supermarket
Ce fut un drôle de moment de solitude, là tout perdu sur le parking du centre commercial, les yeux tournés vers Leroy Merlin, se roulant une clope de ses doigts fébriles, tournant le dos à la vitrine du magasin IKEA où il venait de passer deux heures, de dépenser beaucoup plus de sous que ce qu'il n'aurait jamais pensé faire pour meubler un appartement.
Là dans le froid, reprenant son souffle à l'heure de fermeture, isolé du varcame et de l'hystérie des derniers instants qui se vivent à l'intérieur, il fait une pause, il recapitule, il fait le bilan. Il prend l'air détaché en tirant la première bouffée, mais au fond -bien entendu- il panique. Il pense à ce qu'en diront ceux avec qui il se moquait il n'y a pas si longtemps de ceux qui pratiquent le kit nordique. Il cherche sans grand espoir de quoi les convaincre que oui d'accord mais là c'est pas pareil. Degré supérieur de panique, son cerveau malgré lui vient de prononcer l'imprononNONçable : Serais-je en train de changer de vie?
Mais non, jamais personne ne change de vie, c'est rien que le vie qui continue...
Labels: et moi et moi et moi